Bienvenue à tous

Mon Dieu, comme nous étions heureux quand Papa et Maman étaient là. C'était un autre temps, une autre vie.Aujourd'hui, je m'aperçois à quel point, ils me manquent.Je suis né dans le vieil hôpital d'Arles le 09 juin 1954. J'ai été un enfant infernal. J'ai fait plein de bêtises. Nous étions 11 enfants. Papa a bien "travaillé". Ma mère était malheureuse d'avoir tant d'enfants, elle n'arrivait pas toujours à s'en sortir et à les supporter tout le temps. Nous habitions rue des douanniers, au numéro 10. Il y avait toutes les familles gitanes, les Gazia, Solès....
Nous avions un oncle qui aimait préparer les hérissons. Il leur retirait les épines. C'est ma mère qui les cuisinait. On s'en léchait les doigts. Recette de ma mère pour la préparation du hérisson :
elle faisait un trou dans la patte arrière du hérisson pour mettre la valve de la pompe à vélo, pour le faire gonfler. Après, une fois qu'il était gonflé, maman tirait la langue du hérisson et avec une ficelle, elle attachait le museau et la langue pour que l'air ne s'échappe pas. Puis, elle prenait un rasoir pour enlever le restant des épines. Elle le trempait dans l'eau bouillante. Avec un couteau, elle enlevait le duvet de la peau et avec un ciseau, elle lui ouvrait le ventre pour retirer les tripes et le nettoyer quatre ou cinq fois dans l'eau bouillante. Maman coupait ensuite les quatre pattes et la tête et le découpait en petits morceaux. Elle prenait une coquelle et le faisait revenir avec de l'ail, du sel, poivre, thym, laurier, oignons. Ca cuisaitenviron une demie heure. C'était notre plat préféré. Nous mangions aussi de la tétine de vache à la braise et des têtes d'agneau à l'estouffade ainsi que des escargots à la sauce tomate. Sur ce, je vais me faire une braise.
Maintenant, si vous voulez m'appelez, vous avez mes coordonnées. Je vous écrirai des souvenirs qui passent par là.
A bientôt.
Canut